Le cartable de l’école lourd à porter

Le cartable de l’école lourd à porter

Nous connaissons tous l’école, et vous êtes les premiers à vous y intéresser. Oui, vous qui êtes en train de parcourir le site et en train de chercher votre orientation. Mais aussi vous qui voulez être sûrs de trouver la bonne école pour votre enfant, pour être certain qu’elle lui plaira, qu’il y sera bien et qu’il vous ramènera un bon bulletin. Mais alors que cherchez-vous ? Pourquoi tel ou tel établissement ? Pourquoi aller plus loin alors qu’il y a la même à côté de chez vous ? Ces questionnements nous en posent  un de plus grande ampleur : Le bonheur a-t-il sa place sur les bancs de l’école du XXIème siècle ?

Petit point historique

1882 : loi de Jules Ferry, l’école devient obligatoire pour tous, sa gratuité avait été obtenue une année plus tôt. Avancée révolutionnaire qui permettra de réduire les inégalités, instruire la France rurale paysanne et qui va prendre de plus en plus d’importance dans notre société. Aujourd’hui nous construisons notre vie sur les études puisque dès le plus jeune âge, l’école nous transmet des normes et des valeurs mais aussi un style de vie. Nous voulons aller toujours plus loin, avoir toujours plus de diplômes pour essayer de faire face à la réalité de l’emploi.

Une école au diagnostic de plus en plus critique

L’institution scolaire du XIXème siècle a du mal à laisser sa place à une école plus moderne, adaptée à la société actuelle. Toujours en rang assis sur leurs chaises à écouter les enseignants leur transmettre leur savoir, les élèves prennent note et révisent à la maison pour avoir la meilleure note à l’interrogation du lendemain. La sonnerie de fin de cours, toujours réglée à la minute, retentit comme pour la pause déjeuner à l’usine avec une répartition par tranche d’âge telle une uniformité des « produits ».

Les notes, utilisées depuis les débuts, sont vues comme le reflet des connaissances acquises par les élèves. Cependant, répondre juste à une question ou non durant un devoir ne donne pas le reflet exact de la capacité de réflexion et de l’état des connaissances des élèves. Ainsi, ceux ayant une capacité forte à apprendre « par cœur » sont favorisés face à ce système de notation. Se développe alors le stress, la peur de l’échec, la démotivation, l’hyperactivité, la violence… ...⇒

…⇒ Les spécialistes de l’éducation et psychologues tentent de répondre à ces mal-être croissants mais chaque année, de nouveaux cas reviennent.

Ces troubles sont aussi le fruit d’une pédagogie unipersonnelle. Tous les élèves sont contraints à suivre les mêmes méthodes d’apprentissage. Or nous avons tous un fonctionnement cérébral différent. La façon d’intégrer les connaissances, la compréhension des mécanismes et les démarches logiques de réflexion ne sont pas les mêmes selon qui nous sommes.

L’éducation nationale ne prend pas en compte ces différences, c’est pourquoi certains élèves ne trouvent pas leur place au sein de leur école, ce qui peut les pousser à un mal-être plus ou moins marqué ou à une poursuite d’étude plus ou moins longue.

L’école : à la recherche du bonheur

Il est difficile d’imaginer une école « triste» où les rires des cours de récréation se transforment en bagarres et vulgarité ; où le mauvais élève ne fait pas partie du ballon prisonnier mené par les premiers de classe.

 

 

 

Pour réapprovisionner le bonheur dans nos écoles françaises, des expériences et recherches ont été menées par différents spécialistes et psychologues. Par exemple, pour pallier le manque de motivation, plusieurs solutions sont proposées telles qu’un rapport proche entre l’enseignant et l’élève ou l’attractivité par des méthodes amusantes car pour apprendre l’élève a besoin de s’amuser.

D’autres études ont défini ce qu’était le climat scolaire, appelé aussi le « bien être à l’école ». Celui-ci pointe 7 facteurs qui, selon comment ils sont appliqués tendent plus ou moins au bonheur. Ainsi nous retrouvons :

Toutefois, même si nous réunissons toutes ces conditions, il est difficile d’arriver à un parfait bonheur pour tous, puisque la forme et les méthodes pédagogiques restent pratiquement inchangées.

L’éducation nationale a elle aussi essayé de faire des efforts grâce notamment à des partenariats d’associations ou à des regroupements de professeurs tels que la Fédération des établissements scolaires publics innovants. Nous parlons ici « d’éducation nouvelle » qui consiste à échanger et réfléchir sur des méthodes pédagogiques modernes. Parmi celles-ci, existe la méthode Freinet, plus basée sur le respect du rythme de l’enfant et l’entre-aide.

Mais la pédagogie alternative est très limitée au sein de l’éducation nationale et aucune n’est enseignée à l’école supérieure de professorat de l’éducation.

  • Les pédagogies alternatives : l’enseignement pour Tous

Les pédagogies alternatives concernent près de 50 000 élèves en France et près de 590 établissements. Ces écoles peuvent être privées mais également publiques. Selon si elles ont signé un contrat avec l’Etat, elles sont gratuites mais également contraintes aux horaires et programmes de l’éducation nationale, à l’inverse, si elles sont hors contrat, elles sont payantes mais libres de leur fonctionnement.

L’école Montessori

Créée dans les années 1900 par les recherches de la pédagogue Maria Montessori, cet enseignement est basé sur l’individu. L’enfant est alors acteur de son propre développement et a droit au libre déplacement ainsi qu’au libre choix d’activités. La classe se transforme alors en un lieu de vie, où les élèves transportent leur table d’un coin à l’autre de la pièce, déplient …⇒

…⇒ un tapis pour s’y installer, ouvrent des classeurs d’activités pour y faire des photocopies… Bref, l’autonomie y est bien vite apprise et le besoin d’apprendre également. Ici, pas de classe précise mais une organisation par niveaux d’acquisition de compétences. Quant à l’enseignant, il occupe une place d’accompagnateur plus que de transmetteur de savoirs.

 

 

Pour plus d’information sur L’école Montessori

Dans ce même esprit de pédagogie alternative, existe les écoles Steiner-Waldorf, également nées dans les années 1900. La méthode d’éducation est basée sur l’ouverture au monde et dès le plus jeune âge deux langues vivantes y sont enseignées. Dans cette même logique, des stages dans les milieux agricole, industriel et social sont obligatoires pour les adolescents.

  • Après avoir fait un tour de France, allons faire un petit tour du monde

Certains pays sont connus pour leur éducation, et la France ferait bien de s’en inspirer. Parmi ceux-là nous en citerons quelques uns. A Shanghai par exemple, on accorde beaucoup d’importance aux enseignants, favorisant les plus compétents dans les classes difficiles. Cela permet un encadrement plus marqué et un accompagnement personnel pour remédier aux lacunes.

En Pologne, le but est de satisfaire les besoins des élèves en adaptant les méthodes pédagogiques, ils obtiennent ainsi de meilleurs résultats.

Au Canada, la confiance entre enseignants et élèves est fondamentale et il est impensable pour un professeur de laisser sur le banc de touche un élève.

C’est pourquoi, ils travaillent en collaboration avec des spécialistes tels que des orthophonistes ou des éducateurs spécialisés.

Enfin, nous pourrions nous appuyer sur le modèle Allemand qui repose sur l’autonomie et le rythme  de chacun.

 

 

Nous terminerons par une excursion en Finlande soit de l’école dite « du bonheur ». …⇒

 

 

 

 

 

 

…⇒ Ce modèle éducatif y est géré dans le respect du développement psychologique des élèves. L’école finlandaise apporte de l’importance sur trois points : la pédagogie du jeu, l’organisation matérielle (infrastructures) et la qualité de l’encadrement humain. Le programme est organisé de manière ludique et éducative et toutes les matières sont considérées avec la même importance. Ce système scolaire et la bienveillance des éducateurs permettent une sécurité psychoaffective et une confiance au sein de l’école qui stimule l’envie d’apprendre et motive pour travailler dans la joie et l’enthousiasme.

 

L’école française a encore bien des progrès à faire pour comprendre ses écoliers parfois déboussolés. Ce système unipersonnel doit impérativement changer tant au niveau du fond que de la forme. Travailler selon une pédagogie adaptée au système cérébral semble être une évidence pour que chacun puisse évoluer à son rythme et avec les méthodes qui lui conviennent. Ainsi, il est important que les politiques prennent conscience de l’importance qu’occupe l’institution scolaire qui construit les citoyens de demain. Faisons face aux maladies psychologiques en les combattant depuis leur source.

Le bonheur à l’’école ne permettrait-il pas le bonheur de la société ?

Léa Delannée et Priscille Perret – 12 janvier 2017

L’influence des régimes politiques sur le bonheur du peuple.

L’influence des régimes politiques sur le bonheur du peuple.

« Il travaille volontiers à leur bonheur, mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre. »

Ici, Alexis de Tocqueville établit une comparaison intéressante entre le pouvoir politique et la puissance paternelle. En effet, leur rôle est similaire en tant que le pouvoir politique conduit le peuple au bonheur, de même qu’un père amène son enfant à ce que l’auteur appelle « l’âge viril ».

Comment les régimes politiques influencent-ils le bonheur du peuple ?

Un système démocratique qui divise.

Selon Abraham Lincoln, « la démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Aujourd’hui, les politiques sont persuadés d’avoir trouvé le meilleur régime, ou du moins, le moins mauvais des régimes, à savoir la démocratie. Mais ce système regroupe beaucoup de défaillances qui mettent en danger le bonheur du peuple.

La démocratie confère de nombreuses libertés aux individus, notamment la liberté de penser, la liberté d’expression etc. En France, le système démocratique permet à la société de se développer de manière autonome, cependant guidée par un pouvoir politique en place, à l’écoute du peuple.

La démocratie permet une diversité de l’opinion publique. Cela est remarquable notamment lors de chaque élection, où les citoyens doivent choisir un parti politique parmi une multitude. Cette multiplication des partis, observable depuis le début de la 5e République, permet aux citoyens d’être représentés, mais également de se forger une culture politique afin de mieux comprendre les fonctionnements du système.

Pourtant, parallèlement à l’augmentation des partis, on observe un phénomène de bipolarisation de la société. Cela s’explique en France par la prédominance des deux partis suivant, à savoir le Parti Socialiste et Les Républicains. Ce phénomène divise la société sur des sujets divers, c’est pourquoi, en France, les citoyens tentent de trouver une alternative à ce bipartisme caché.

En se tournant vers des partis plus petits et plus convaincants, la société pense avoir trouvé une solution. En effet, se trouvant éloignée de la vie politique, les citoyens sont aujourd’hui séduits par les discours contestataires et réactionnaires de ces néo-partis. C’est ce phénomène que les sociologues et politologues appellent le populisme. S’estimant mieux représentés, les individus développent un sentiment de bonheur, mais ne serait-ce pas qu’une illusion ? En ce sens, le bonheur ne serait-il pas éphémère ?

Le totalitarisme comme illusion du bonheur.

« Les mouvements totalitaires avaient moins besoin de l’absence de structure d’une société de masse, que des conditions spécifiques d’une masse atomisée ».

Dans son ouvrage Le système totalitaire, Hannah Arendt nous livre sa vision du totalitarisme et de la violence qui en ressort. Ici, on remarque que la division d’un peuple est un outil favorable à l’instauration et au développement d’un régime autoritaire, puis totalitaire.

 

Dans la partie précédente, nous avons remarqué que le populisme intervenait la plupart du temps lorsque le peuple était divisé, notamment sur le plan politique. Mais cette division, dans un premier temps, est liée à des problèmes d’ordres sociaux (inégalités), qui sont appréhendés par les dirigeants politiques. Les gouvernements vont alors utiliser des discours populistes pour convaincre la masse.

 

Les citoyens se sentent donc plus heureux dans la mesure où ils sont accompagnés dans des problèmes auxquels ils sont directement confrontés. Mais dès lors que la masse a confiance en ses représentants, on peut craindre un surplus d’autorité de la part de ses dirigeants, s’estimant leaders du peuple.

 

Les risques sont grands. En effet, le premier risque est de voir le dirigeant octroyer une partie de la liberté au peuple, sans même que ce dernier ne se rende compte de cette perte d’autonomie. Les discours populistes de Donald Trump qui ont séduit la masse lors des élections de novembre 2016 permettent à l’homme politique de bénéficier de la confiance de ses électeurs. Cela peut être à craindre dans la mesure où le nouveau Président des Etats-Unis envisage certaines mesures radicales, notamment sur le plan sécuritaire.

 

Or, comme le dit Benjamin Franklin : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux ». Bien que cette citation pose la question de l’objectivité et de la neutralité, elle est intéressante dans la mesure où l’on comprend que le but d’une société est la recherche du bonheur par le biais de sa liberté.

 

Si l’on rapporte cela au cas de la Corée du Nord, on comprend donc que le peuple nord coréen ne pourra être réellement heureux tant qu’il sera dominé par un chef charismatique, au programme ultra sécuritaire et empêchantant toute forme de liberté. Cette situation est complexe, puisque les habitants du pays, éloignés du système mondial, s’estiment heureux dans la mesure où le pays se trouve en sécurité. Mais en ce sens, le bonheur ne serait-il pas illusoire et éphémère ? Comment est-il possible que le bonheur du peuple se soit construit dans une atmosphère de terreur ? Sans doute à cause des discours populistes précédant les élections législatives de 1948 en Corée du Nord, puis la pérennisation d’un régime totalitaire par les descendants de Kim Il-Sung.